Il est très rarement question des Portes de
Bondoufle en Conseil municipal, tout se discute ailleurs en direct avec le
Maire lui-même. Mais ce dernier est obligé de nous en parler s’il est question
d’argent en particulier. Nous venons de le vérifier au dernier conseil du 11
avril 2013.
La délibération n°11 proposait une
« modification du programme des équipements publics » de la ZAC. En
réalité, il s’agit d’un jeu de domino relatif au financement de deux
équipements prévus dans ce quartier, l’école et le parc paysager : l’aménageur
diminue sa participation au financement de l’école de 750.000€ et augmente sa
participation au financement du parc de… 750.000€. Soit. Pourquoi cet
« échange » ? Ce n’est pas clair pour nous, aucune explication
claire malgré nos questions.
Mais, et pour la première fois, nous voyons
apparaître le financement assuré par la ville, ce dont le Maire n’avait jamais
parlé jusqu’ici. La délibération indique que, suite à cet échange de
financement entre les deux équipements, la ville devra financer 750.000€ de
l’école.
Alertés par cette délibération, nous avons
assisté au Conseil de communauté d’agglomération suivant, le 22 avril, dont les
délibérations 13 et 14 mentionnent la mise à disposition du public du dossier
de réalisation de la ZAC, que nous avons pu récupérer (la ville ne nous le
fournit pas…). Cette fois, nous y trouvons le tableau synthétisant les
équipements et leurs financeurs. Nous y découvrons que la ville s’est engagée à
financer les équipements de cette ZAC à hauteur de 7,286 millions d’€, soit 17%
du coût total. Ce n’est pas mince !
Monsieur le Maire, les réponses que vous
avez apportées à nos questions lors des échanges en conseil municipal ne nous
ont pas convaincus de votre bonne foi :
Comme lors de chaque réunion publique ou
atelier, vous continuez d’affirmer haut et fort que le nouveau quartier des
Portes de Bondoufle est autofinancé et ne coûtera rien à la ville. Nous vous
répétons que cette vision des choses est trompeuse, et que vous devez dire la
vérité aux Bondouflois.
Notre présentation de la situation est plutôt
celle-ci : au mieux, si tout va bien, au terme des 15 – 20 ans de
réalisation de cette ZAC, le bilan aura été équilibré, c’est-à-dire que ce que
le projet aura coûté à la ville aura été compensé par les nouvelles recettes
(fiscales) qu’il aura engendrées. Ce n’est pas la même chose.
Car en effet, entre temps, et dès les toutes
prochaines années, la ville va devoir investir elle-même. Elle va devoir
co-financer une partie des équipements publics prévus, à chaque fois que ces
équipements seront utilisés par des habitants de toute la ville et pas
seulement par ceux du nouveau quartier.
Et tout investisseur sait une chose : il
faut d’abord avancer des fonds (pour financer l’école ou le gymnase) avant que
les nouveaux habitants soient installés et ne paient leurs impôts locaux.
Nous vous avons répété en Conseil municipal
que vous faites comme si tout se passait en temps zéro, que vous niez le
calendrier et le phasage nécessaire à ce projet.
Une chose est sûre, à aucun moment vous ne
nous avez parlé du montage financier que vous proposez, ni aux conseillers
municipaux ni aux Bondouflois eux-mêmes. Pour que la ville finance les 7,3
millions d’€ prévus, vous ne nous proposez aucun plan de
financement pluriannuel. Comment pensez-vous vous y prendre pour que
cela n’obère pas tout autre investissement sur la ville, indispensables quand
on connaît l’état souvent lamentable des équipements municipaux ?
Parce que, en dehors des "Portes de Bondoufle",
le Bondoufle d’aujourd’hui manque cruellement de rénovation, vous n’avez rien
fait de notoire depuis 5 ans. Comment allez-vous mener de front les deux
opérations, investir dans les Portes de Bondoufle et investir dans la ville
actuelle ?