J’interviens comme conseillère municipale, du groupe
d’opposition, de Bondoufle. Merci de me permettre cette intervention car, en
tant qu’élus d’opposition, nous ne sommes pas associés aux discussions et aux
travaux, mais cela n’empêche pas que nous avons à cœur de remplir aussi notre
rôle de porte-parole des Bondouflois, au moins d’une partie d’entre eux.
Notre commune est directement partie prenante du projet, pas
seulement au titre de l’agglomération à laquelle elle appartient, mais parce
qu’une partie de l’emprise du projet global se trouve sur la ville. Pas le
stade lui-même, mais donc une partie des équipements qui l’accompagneront.
Je veux saluer ce
projet, qui constitue une chance de
développement importante pour les années, voire les décennies à venir (emplois
nouveaux, amélioration des transports, etc). Il est donc important de commencer
par remercier la Fédération Française de
Rugby pour son choix, M. Pierre Camou en particulier. J’y vois, au delà de
la chance que nous avons de pouvoir proposer une seconde vie à l’hippodrome,
une marque de confiance dans la capacité de notre territoire à participer à ce
projet.
Puisque en effet, il s’agit bien en même temps d’un projet
résultant d’une initiative d’une fédération sportive qui devient un projet
totalement collectif, dans lequel chacun aura son rôle à jouer.
En tant qu’élue locale, il me semble que ce projet très
structurant pour notre territoire doit répondre, au delà de la place de la grande banlieue et ses atouts dans le Grand Paris, à deux
points d’attention particuliers :
1.
Il doit tirer toutes les villes vers le haut. La
dimension qualitative du projet est essentielle.
2.
Il doit être accepté, je suis même tentée de
dire, adopté, par les habitants, les
riverains en particulier. Ce débat est bien conçu dans ce sens.
C’est donc sur le premier point que je reviendrai, la dimension
qualitative.
Les informations dont nous disposons aujourd’hui, sous
réserve qu’elles soient bonnes, nous amènent à nous interroger sur la place de Bondoufle dans le dispositif.
Je ne parle pas ici de la place sur les photos, je parle de la contribution de
la ville et du retour qu’elle pourra en avoir.
Notre Maire, qui communique rarement sur le sujet (ce débat
n’était même pas annoncé sur le site de la ville…), répète qu’il soutient le
projet (heureusement !) mais il s’inquiète de la disparition du centre de
loisirs de la ville à la Garenne, qui est sur l’emprise du projet, ainsi que de
la contrainte nouvelle qu’il crée pour localiser le terrain d’accueil des gens
du voyage. Ces questions existent. Il est surprenant que ce soit sa seule préoccupation.
Nous, élus de Bondoufle Energies Nouvelles, nous
souhaitons aller beaucoup plus loin. Nous
voulons être ambitieux pour la ville de Bondoufle, c’est notre rôle d’élus.
Dans nos interrogations qualitatives, nous avons d’abord une
préoccupation environnementale
forte : on ne peut pas accepter, comme unique contribution de
la ville, que des hectares de verdure, prairies et bois, soient simplement
transformés en des hectares de parkings. Nous sommes dans une
zone où la somme des projets en cours fait courir un risque, si nous ne les
maîtrisons pas, de rayer de la carte beaucoup de terres naturelles aujourd’hui,
remplacées par une « artificialisation » dans le jargon des
urbanistes aménageurs.
Nous ne sommes pas naïfs : oui, il faudra bien des
parkings, mais la question que nous posons est celle de leur répartition équilibrée, même si nous
savons que la facilité peut être de les mettre en masse à Bondoufle « pour
faire simple ».
Réfléchir à ces parkings permet de faire d’une pierre deux
coups en répondant en même temps à des besoins aujourd’hui non satisfaits (donc
que le projet soit aussi positif pour la vie quotidienne des habitants) :
d’abord, une partie de ces parkings localisés à la Garenne serait utile pour
les activités du Stade Robert Bobin, lui aussi peut-être promis à une nouvelle
vie dans ce cadre nouveau. Tout le monde sait qu’aujourd’hui les jours ou soirs
de match les voitures envahissent alentours de façon anarchique. Mais il faut aussi
des parkings nouveaux près de la gare d’Orangis-Bois de l’Epine, dont les
parkings actuels sont plus que saturés, ce qui peut servir aussi au Plan 2,.
Mais également à proximité de l’arrêt de tram-train Evry-Massy.
Pour ces gares ou arrêts, les populations locales y
gagneraient au quotidien, et nombreux sont les Bondouflois qui se rendent
là-bas pour prendre le RER.
Ensuite (et enfin pour ce soir), nous savons combien la FFR
annonce depuis le début vouloir réaliser un projet qui vive même sans match, ce
qui rencontre facilement l’accord des élus. Pour bien insérer le projet de
cluster du sport et de village de loisirs dans son environnement, et donc en
partie à Bondoufle, nous pensons que notre ville a un atout, parce que l’on peut créer un
axe reliant le golf au stade et au bois de St Eutrope : le long
de cet axe, de vastes espaces sont encore disponibles et « verts »
(malgré quelques entrepôts malheureusement implantés récemment), ces espaces
sont propices au développement d’activités de loisirs et d’hébergement. Nous
souhaitons que cette piste soit étudiée, et proposons d’y participer.
La réunion de la fin janvier étant précisément consacrée à
cette insertion du projet dans son environnement, nous pourrons apporter des
précisions à ce moment-là.
Merci pour votre attention